Un passé pas si sombre


Avant de partager avec vous les nombreuses histoires que Gelo m’a racontées, j’aimerais vous dire pourquoi je tiens tant à les publier.

L’art de vivre qui a marqué l’enfance de nos parents est disparu à jamais. Leur langue, leur mode de vie, leurs occupations et loisirs, leurs moyens de transport, leur nourriture (et la façon de l’obtenir!), les métiers pratiqués par leur famille et leurs amis n’existent plus pour la plupart et ne subsistent que dans la mémoire des derniers « survivants » de cette ère, j’ai nommé : nos parents!

Ils ont tout vu. De la baratte à beurre aux Métro Plus, du filage de la laine aux vêtements « Made in China », des chevaux de labour aux Hummers, de la plume que l’on trempait dans l’encre à Internet.

Pensez-y… De quoi était fait leur quotidien? On cultivait la terre, on travaillait physiquement, on veillait en famille (mais on se couchait de bonne heure!), la tradition orale était bien présente, les familles étaient nombreuses (église oblige…), les femmes étaient considérées comme des mineures, on travaillait la terre l’été et on bûchait l’hiver, la télévision ne trônait pas encore dans presque tous les salons et veut, veut pas, on écoutait le chapelet en famille à la radio après le souper!

C’était l’époque qualifiée par plusieurs de Grande Noirceur. On subissait le contrecoup de la crise économique de 1929, de la fin de la 2ième Guerre Mondiale, de l’industrialisation et de l’urbanisation. (source : Wikipédia). Beaucoup de gens étaient pauvres mais les cultivateurs se trouvaient, à cet égard, favorisés de par leur accès aux ressources premières (bois, nourriture, laine, lin, etc.) qui faisaient cruellement défaut aux citadins. Notre société bouillonnait, et tout explosa lors de la Révolution Tranquille, qui allait pour toujours changer la face du Québec.

Nos racines de Bleuets baignent dans cette culture métissée, ancrée à la fois dans le passé et l’avenir, qui influence bien souvent notre façon de réfléchir, de vivre, d’interagir avec les autres et bien sûr, de parler (surveiller à ce propos les prochaines parutions dans « La Langue Bleue »).

Au-delà du folklore, il y a là la matière dont l’histoire est faite. Je fais donc ma petite part pour contribuer à préserver la mémoire de ma famille. Les anecdotes que vous trouverez dans cette catégorie relatent la vie quotidienne à Lac-à-la-Croix, au Rang Caron et à Metabetchouan. Vous y trouverez, pêle-mêle, des récits sur le poids de l’église, la chasse, le travail dans les chantiers, les récoltes, les quêteux et bien d’autres choses.

En terminant, je tiens à remercier Gelo et Nicole pour avoir si généreusement partagé avec moi leurs souvenirs. Je vous lance aussi l’invitation! Faites-moi parvenir vos histoires, vos photos, ou celles de vos parents. Le blogue est fait pour ça!

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